Le Salar d’Uyuni, Le sud Lipez, San Pedro d’Atacama : des lieux qui font rêver. Partie 2

Pour le troisième jour de notre périple on se dirige toujours plus au sud. Notre guide nous fait prendre un itinéraire alternatif par rapport à la route que prennent tous les tours operateur d’Uyuni.

Là c’est un peu comme la première journée : une succession de paysages hallucinants, de montagnes désertiques aux couleurs changeantes, longeant des rivières étroites serpentant le long des vallées rocailleuses aux bords desquelles paissent des lamas tranquilles sur une herbe déclinant toutes les teintes de vert.

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Ces petits traits de prairies dans ces vallées arides sont tout bonnement magnifiques, oui entre la magie et le magnifique.

L’herbe est basse et semble être tondue pour jouer au golf, on note des teintes de vert pâle au foncé répartit selon la difficulté d’un parcours de golf imaginaire. Le plus beau ce sont les lamas qui vous regardent avec un air mi inquiet, par peur de se faire chasser et mi indifférent à cause de leur regard perdu dans le vague. Il y a dans leur regard une indifférence simpliste qui les rend surprenants un peu comme l’idiot du village qui est heureux sans savoir même pourquoi il l’est.

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idiot du village toi même

Au sortir d’un col notre guide nous apprend que la rudesse de la vie combinée au manque d’eau de ces dernières années a fait fuir pratiquement tous les paysans qui vivaient de l’élevage de lamas et de la culture de la quinoa vers les villes. La rudesse du paysage on le comprend, vivre à 4000 m d’altitude dans des maisons de pierre sans chauffage c’est un peu comme d’habiter à Saint Etienne l’hiver, y’a rien à faire et il fait froid. Mais le manque d’eau on ne comprend pas…En fait il nous explique que depuis une 20aine d’années l’eau manque et la désertification de ces vallées s’accentue. C’est l’effet du réchauffement climatique. On en voit là une conséquence réelle. Ces gens n’ont plus d’eau !!! notre mode de vie les pénalise et ce n’est pas nous qui en payons les conséquences mais eux dans leur vallée pommée sans même comprendre pourquoi. Absurde !!!

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On poursuit notre route vers le sud toujours sur cet Altiplano, au gré des montagnes et volcans qui ponctuent l’horizon de couleurs étincelantes.

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Nous déjeunons au bord d’une rivière, entourés par les lamas indifférents à notre repas. Paisibles, le long de cet étroit filet d’eau qui serpente cette prairie il me vient à l’esprit la fameuse réplique de P. Daweare dans les valseuses : « on n’est pas bien là, reposés du g…. »

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Cette rivière forme un canyon plus au sud qui s’appelle la vallée de l’Anaconda. Notre guide nous y amène et on peut vérifier pourquoi le canyon porte ce nom. Nous sommes de nouveau dans l’Utah à contempler le Colorado. Trop forts ces Boliviens, ils ont inventé la téléportation comme dans Star Trek. Des falaises abruptes qui descendent de centaines de mètres pour encadrer cette rivière qui parsème des teintes de vert dans ce paysage aride.

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Nous reprenons la route toujours pour le sud en direction du Parc National Antonio que nous visiterons le lendemain. Avant d’arriver à notre hôtel notre guide nous offre la visite d’une beauté exquise, un petit bijou que la Nature garde secret à ses 4300 m d’altitude, la Laguna Negra. C’est une petite lagune de couleur sombre que les algues et les excréments de lamas (oui oui) ont teinté de noir.

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Elle se trouve entourée par de petites falaises sur lesquelles on observe les oiseaux et les lamas profités d’un bonheur presque insoutenable. La vue, la tranquillité, le silence, les couleurs rendent ce lieu d’une beauté simple mais splendide. Au bout de la lagune commence une randonnée de 2 heures qui mène à un point de vue dominé par les Condors à 5000 m d’altitude. Nous n’avons pas le temps d’y aller mais voilà j’ai maintenant un but dans la vie : revenir dans ce lieu pour effectuer cette randonnée, me perdre dans cette immensité magnifique, aller au bout du chemin pour planer avec ces condors…merci Pacha Mama, Dieu, Allah, Boudha, Jehova…euh non faut pas exagérer quand même !

On continue notre route en passant par des formations rocheuses qu’on appelle Italia perdida, un Italien s’étant perdu à vélo à donner son nom à cet endroit. Heureusement que c’était pas un Kazakh sinon on aurait eu droit au Kazakhstan perdido…moins fun!!

On arrive avec du rêve plein les yeux à notre dernier hôtel à Villa Mar, ville balnéaire à 4600m, elle n’a de balnéaire que le nom puisque c’est juste un village perdu dans les nuages (oups encore une référence à notre enfance), l’hôtel est le plus rustique de notre voyage, mais on s’en fout, on est heureux simplement et le lendemain nous attend notre plus belle journée.

Nous partons donc pour notre dernier jour en direction du Parc National Antonio (le sud Lipez). Il se révèlera le BPESIMPTL (Best Park Ever Seen In My Putain The Life). On commence par admirer la Laguna Colorada, qui à 4500 m d’altitude offre des nuances d’ocres et de rouge qui va si bien aux flamants roses qui parsèment le lac.

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Tout est si harmonieux avec les montagnes au loin teintées de blanc et de vert que j’en chialerai presque.

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On photographie le lieu comme des déments, on veut à jamais se souvenir de ce paysage. Allez y’a d’autres choses à voir faut que je me reprenne, et les enfants se demanderaient pourquoi je pleure; l’Italie n’a pas gagné la coupe du monde.

On repart vers le point le plus haut de notre parcours : 4999 m, on a dû sauter pour atteindre la barre des 5000 m, une revanche pour moi qui n’ai pas pu monter au refuge du Cotopaxi en Equateur. Nous sommes au dessus du Mont Blanc en T-Shirt, ici à cette altitude il n’y a pas de neige, il fait limite aussi chaud et beau qu’à Argelès sur Mer, avec le même vent qui agasse et décoiffe Yoan. On est un peu perdu avec nos yeux d’européens, nous qui avons l’habitude de skier dès 1500 m emmitouflés dans nos anoraks.

Là les montagnes sont arides pelées et tachetées de couleurs surprenantes au grès des minéraux qui affleurent à la surface, c’est une succession d’ocres d’oxydes de fer, de verts d’oxydes de cuivre et de taches blanchâtres dues au borax. Les strates  s’enchainent et peignent ce paysage féerique. Après avoir touché la cime du monde on redescend un peu pour aller se promener au sein de geysers. Notre guide nous prévient qu’il est dangereux de s’y approcher, la semaine précédente un Italien est tombé et s’est fait cuire al dente.

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On s’attend donc à être très prudent mais à notre grande surprise on y va gaiement à serpenter au plus proche ces bains de boues bouillants. Nous lui demandons donc pourquoi il nous avait prévenu, il a juste répondu qu’il ne fallait pas aller dans les trous eux-mêmes. C’est donc ça l’imprudence selon les boliviens : se jeter dans la gueule du loup !!!

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Quelques photos au plus près de ces geysers faites, nous continuons à redescendre aux environs de 4600 m pour se baigner dans des thermes d’eaux chaudes, ce n’est pas l’endroit le plus beau du parcours mais sûrement le plus insolite : se baigner à 4600 m d’altitude je ne pense pas qu’on soit nombreux à l’avoir fait !!! c’est merveilleux ce que ce tour peut nous offrir, qui l’eu crût qu’on puisse se baigner dans une eau à 37°C si haut perché !!! manque plus qu’une langouste à l’armoricaine et tout est parfait…Et bien vous n’allez pas me croire mais, non je plaisante, faut pas pousser mémée dans les orties quand même.

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On se sèche, on n’a même pas froid et on repart pour découvrir les 3 ultimes perles de ce tour du sud Bolivien : Le désert de Dali, la Laguna Verde et la Laguna Blanca. Et bien ce sont 3 magnifiques beautés qui vont ponctuer la fin de notre périple.

Le désert de Dali, se nomme ainsi car selon moi c’est un plateau désertique complétement surréaliste. La route traverse ce plateau avec un désert de sable fin qui monte vers les montagnes, parsemé de gros rochers qui semblent avoir été posés pour ce peintre afin qu’il réalise un tableau fou et improbable.

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Comment ces énormes rochers se sont trouvés là ? C’est le volcan voisin qui les a disséminés au gré de son inspiration sur une commande de Dali, il y a des millions d’années. Surréaliste je vous dis. A droite de la route un désert de pierre grimpe lui aussi vers les montagnes qui sont teintées de couleurs diverses en fonction des minéraux qui affleurent. Du blanc, du vert, de l’ocre semblent là aussi peints par Dali pour former avec ce qu’on voit sur notre gauche le plus grand et le plus beau de ses tableaux !!!

On traverse donc ce désert qui s’étend sur quelques km puis on arrive enfin aux 2 lagunes attendues. La blanche qui comme l’indique son nom est formé de teinte blanchâtre dû au borax et la verte qui magnifique comme une émeraude reflète magnifiquement les rayons du soleil en des teintes vertes qui lui fait mériter son nom.

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Le vent qui souffle forme des vaguelettes qui amplifie la réflexion du soleil et c’est une image brumeuse et teintée de reflet comme dans les rêves qui reste gravée dans nos yeux. On est emporté par la féerie du lieu, voilà complétement estomaqués par cette dernière vision pensant qu’il est impossible maintenant de voir quelque chose de plus beau !!!

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Mince notre tour du Salar est terminé il faut redescendre sur terre maintenant. Dernier détail pratique, le dernier jour de ce tour devait durer de 5h30 du matin jusqu’à 9h où à la frontière partent les seuls bus de la journée pour emmener les touristes jusqu’à San Pedro d’Atacama, nous avons préférés organiser un transfert privé qui coûte plus cher mais qui nous a permis de profiter de cette dernière journée jusqu’à 14h (mais les pauses photos étaient très rapides) et ça vaut le coup car c’était pour moi la plus belle.

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Nous arrivons à San Pedro d’Atacama avec Sabrina et Edouardo, où nous décidons question budget de n’y séjourner que 2 nuits pour visiter la vallée de la Lune.

Nous passons par une agence pour effectuer le tour de 4 h. L’avantage est que le coût est contenu (attention tout coûte excessivement cher à San Pedro, mais quand je dis cher c’est très cher, type 50$ la barrette de shit !!!) mais l’inconvénient c’est qu’on fait partis d’un ensemble de bus et touristes digne de la caravane du tour de France !!! Peu importe, le paysage là aussi est unique et splendide. On comprend pourquoi le nom de la Vallée en scrutant le paysage : il est lunaire, je le sais Armstrong (pas le dopé) m’a tout décrit de son voyage sur notre satellite lors d’un diner chez ma mère.

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C’est unique et moi qui croyait que rien ne pouvait plus m’émerveiller après le Salar et bien pan sur mon bec, j’en prends plein la tronche encore une fois !!! Saoulé de coups comme Foreman après son combat contre Cassius Clay, on part pour le coucher de soleil qui s’annonce mal vu le ciel gris de tout l’après midi. Nous voici sur la Rocca del Coyote qui surplombe la Vallée de la Lune et qui va nous réserver le plus beau coucher de soleil de toute ma life.

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Le ciel un peu nuageux permet aux rayons de soleil de mieux se refléter et on assiste à un embrasement total du ciel qui prend feu au-dessus de nous.

C’est une apocalypse merveilleuse à laquelle on assiste, les cieux devenant toujours plus rouges, il ne manque plus que l’archange Gabriel pour couronner le spectacle. Il ne viendra pas, sûrement une partie de poker qui s’éternise.

Nous prenons notre dernier repas avec nos amis Italiens Sabrina et Edoardo autour d’un somptueux barbecue, on mangera notre meilleur viande à cette occasion.

et un kilo de viande, un…

En tout cas ces 5 jours ont été merveilleux, splendides, exceptionnels, uniques, gigantesques, majestueux, ébouriffants, soufflecoupants. Ils figureront avec mon enfance auprès de ma mère aimante, la naissance de mes enfants, le premier baiser avec Cécile, les victoires de l’Italie en coupe du monde, le but de Kastendeuch contre son camp dans un derby à la dernière minute, l’élimination de Tal à danse avec les stars, parmi les plus beaux jours de ma vie !!!!

Mais voilà , c’est fini….comme chantait Téléphone, toute chose à une fin mais en tout cas ces 5 jours nous ne sommes pas prêts de les oublier.

Pour plus de photos c’est par ici : c’est par ici

Infos utiles : San Pedro de Atacama

Nous pensions rester  jours sur San Pedro mais les prix d’une location de voiture pour voir les différents lieux autour de San Pedro étaient prohibitifs (150 euro/jour). Le mieux est d’arriver sur Coloma (1 h de bus de San Pedro) pour une location moins chère. Le top aurait été de louer un 4×4 avec tentes pour dormir, réchaud etc … et de se balader en autonomie quelques jours.

Mais voici quelques suggestions … 1 français vivant là bas nous avait conseillé de faire ainsi :

1er jour : vélo aux alentour de San Pedro jusqu’à 14 h puis en fin de journée (car ça tape fort), aller à la Valle de la Luna et la Piedra del Coyote.

2ème jour : Geyser del Tatio (partir à 5 h du matin, retour 12 h), 12 h à 16 h : repos aux termes de Puritama – 16 hà 19 h : laguna Cejar

3ème jour : lagunas altiplanicas

4ème jour : piedras rojas

Option : salar de Tara (c’est la route qui est belle plus que le salar, si vous en avez déjà vu d’autres)