Thaïlande à l’ouest que du nouveau : Kanchanaburi, Sukhotai

Nous partons loin du mauvais temps en direction de Bangkok. De là, nous prendrons le train pour Kanchanaburi. Pour rallier Bangkok nous prenons aussi un train mais de nuit.

C’est un voyage dans le passé avec un train rempli de couchettes de part et d’autres, les lits prennant la place des banquettes vers 19h/20h. Tout nous fait penser aux années 70 quand chez nous aussi le train de nuit était un moyen de transport fréquent bien avant que le transport aérien ne se démocratise avec les compagnies low cost. Aujourd’hui même les pauvres peuvent prendre l’avion mais à l’époque, justement les pauvres que nous étions, voyageaient en train couchette.

C’est un bond en arrière que nous effectuons dans ce train au charme suranné. On ressent une nostalgie du temps où tout allait moins vite et on s’endort, bercé par les mouvements, avec en bruit de fond le cliquetis des roues sur les rails. Nous voilà le temps d’une nuit comme des enfants appréciant un doux et long voyage.

Après 10 h de voyage plus un changement de gare avec un taxi qui ne connaissait pas les rues et ne parlait pas anglais , puis 3 h d’un second train, nous arrivons à Kanchanaburi !

Y’a quoi à Kanchanaburi me direz-vous ? il y a une rivière connue dans le monde entier : la fameuse rivière Kwaï avec son non moins fameux pont donc.

Mais, selon nous ce n’est pas la chose la plus intéressante à voir dans le coin. Tout d’abord nous logeons au bord de la rivière dans une espèce de Motel, à un prix très raisonnable, c’est le Tamarind Hotel, bien situé il permet d’être à 2 pas d’un resto vraiment pas cher et très convenable : le Jolly Frog. De toutes façons les restos sont plutôt de bonne qualité et vraiment pas chers en Thaïlande.

On loue des scooters pour se sentir vraiment Thaï, à 5 minutes il y a un marché de nuit où on trouve toute une ribambelle de vendeurs ambulants qui vous feront toutes sortes de nourritures à des prix inférieurs à chez Leclerc : de la grenouille entière aux crêpes Nutella en passant par les calamars fris !!! vraiment au niveau nourriture on kiffe grave (comme dit Léa).

Le premier jour avec nos scooters on part pour une heure de route pour aller aux cascades d’Erawan, c’est un ensemble de 7 cascades magnifiques d’où coule une eau transparente. Au pied de certaines cascades on peut se baigner dans des piscines naturelles, la plus intéressante étant la dernière. Afin d’éviter le flot de touristes chinois ridicules avec leurs masques de plongée et leurs gilets de sauvetage dans 20 cm d’eau, et les russes vociférants dopés à la vodka il convient d’arriver assez tôt et de filer à la dernière cascade.

Il faut une bonne demi-heure de marche mais une fois en haut nous ne sommes pas déçus, les cascades sont vraiment belles et l’eau aussi claire et pure qu’un cycliste espagnol sur le tour de France. Il ne faut juste pas avoir peur des petits poissons qui par dizaines dans les piscines vous mordillent les peaux mortes des pieds. Au début c’est un peu gênant mais on s’y habitue et ils ne font pas mal…y’en a qui paye pour les mêmes poissons. Nous c’est une fish pédicure gratuite !

On y passe une bonne partie de la journée on s’arrête à une des cascades où il y a même des toboggans naturels. Un peu trop de monde à notre goût sauf que les thaïlandais ne sachant pas trop nager préfèrent boire au bord de l’eau plutôt que se laisser tomber des rochers. C’est pas demain qu’on verra un Johnny Weismuller Thaïlandais…

On rentre pour notre heure de route en scooter, sauf qu’une crevaison nous stoppe dans notre élan.

On s’arrête dès qu’on peut et là on voit un temple où il y a un moine, qui miraculeusement a un compresseur pour regonfler notre pneu (merci Bouddha de ta miséricorde). Mais le pneu est définitivement crevé.

Fort heureusement une personne, qui doit travailler pour le temple, a un pick up, charge notre scooter et nous emmène chez le point S du coin où pour 4 € et moins de 10 minutes on nous change la chambre à air !

Quel service !!! bon le point S ressemble plus à un capharnaüm, à un atelier mal rangé (sic) ayant subi une explosion thermonucléaire. Il n’empêche tout le monde est tout heureux de rendre service à des touristes, on m’offre même le whisky local qui a tout du tord boyau que buvait nos aïeuls. Une tranche de vie comme on les aime, authentique dans un coin paumé avec des gens désintéressés. Merci encore une fois Bouddha !!!

Le lendemain on offre une journée aux enfants au MarineLand local, on l’a privatisé pour nous seuls ou presque, c’était pas la grande affluence en fait car nous étions à peine 10 dans le parc d’attraction. Trop cool pour les enfants !!! Il y avait 2 toboggans vertigineux et un avec une plateforme et une trappe qui s’ouvrait pour vous faire tomber à la verticale et vous faire faire un looping !!! du jamais vu et sensation forte garantie. Génialissime !

Le dernier jour on passe quand même sur le Pont de la rivière Kwaï, histoire de siffloter la fameuse chanson du film.

Auparavant on a visité le musée qui retrace la construction de la ligne de chemin de fer qui aura coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes durant la seconde guerre mondiale (et à notre grande surprise beaucoup d’Australiens, de New Zélandais entre autre) . On comprend mieux pourquoi les Japonais sont encore haïs en Asie du sud est, vu la façon dont ils ont traité les prisonniers et les populations locales, on se doute qu’ils n’ont pas une très bonne côte de sympathie. Un peu les allemands du coin quoi, humour !

Les enfants sont impressionnés (surtout Yoan). Et on visionnera le film Le Pont de la Rivière Kwai quelques jours plus tard.

On finit la journée par la visite d’un arbre dont les branches couvrent une superficie incroyable de 2000 m2. On ne connait pas son âge mais on l’estime à plus de 100 ans.

En rentrant on traverse la rivière Kwaï en barge et je vous laisse regarder ce qu’il s’est passé ensuite…les enfants et Cécile en rigolent encore…apprécier donc le Saut dans la rivière Kwaï.

Après ces péripéties on prend un bus pour Sukhotaï (pas de liaison directe). On arrive dans l’ancienne capitale de la Thaïlande (Siam à l’époque). C’est dans cette ancienne capitale que se trouve un des plus vieux et plus grand ensemble de temples de Thaïlande. C’est dans l’ancienne ville qu’on trouve donc des temples, des bouddhas, des statues…en pierre noire et grise. On loue des vélos pour faire le tour d’une partie de l’ancienne ville (on loge par contre dans la nouvelle ville et on s’y rend dans un premier temps en tuk tuk). C’est beau et paisible avec ces petits lacs qui embellissent le paysage, des temples étant construits sur des îles au milieu de ces étangs. On s’y arrête pour s’allonger dans l’herbe à apprécier ce lieu chargé d’une histoire millénaire.

 

Le lendemain on loue des scooters pour se perdre dans les chemins au milieu des rizières. Dommage qu’elles ne soient pas encore inondées le spectacle aurait été plus saisissant mais on fait tout de même une belle balade qui se termine dans une île artificielle en forme de cœur au milieu d’un lac en forme de cœur lui aussi !!! d’en haut ça doit rendre quelque chose par contre lorsqu’on est dedans ça ne rend rien du tout.

On profite du night market local les 2 soirées. La première soirée le night market est plutôt petit mais ça ressemble plus à une foire avec des stands de jeux, c’est très couleur local avec une ribambelle de locaux qui un peu saouls et beaucoup joyeux s’amusent comme des enfants. On s’essaye même au tir à la carabine. Le deuxième soir on est plus dans un night market comme on en trouvera dans toute les villes de Thaïlande, des marchés plus ou moins touristiques remplis de marchands ambulants qui proposent de tout et surtout des bons produits à manger : des jus de fruits, des fruits de mers frits, du poulet grillé, du porc cuit en sauce, des crêpes, bref tout ce qu’il y a de plus sains pour bien reprendre les kilos que j’avais perdus en  Amérique du sud.

 

 

On touche là je pense une différence fondamentale entre les 2 continents. D’un côté l’Amérique Latine d’une splendeur inégalée au niveau des paysages mais avec certaines fois un climat difficile, une insécurité un peu pesante, une légère méfiance à garder pour voyager sereinement et au contraire l’Asie où la fulgurance des paysages se fait moins sentir (sauf les plages évidemment) mais où par contre la douceur de vivre est inégalée, où on se sent toujours en sécurité et les gens sont d’une gentillesse incroyable. Le contraste est fort et c’est l’intérêt de notre voyage de saisir ainsi les différences qui peuvent exister dans le monde. L’Asie (je globalise car je connais un peu la chine et notre prochaine destination le confirmera) c’est paisible, facile pour voyager (demander à n’importe qui n’importe quoi et tout est réalisable), riche en culture et on sait vous accueillir. J’ai honte à imaginer un asiatique reçu dans notre pays où le lance pierre est de mise lorsqu’on accueille des étrangers.

Bref pour ma part je me sens bien dans ces contrées.

On part donc pour vérifier tout ça en direction de la Birmanie. On en entends beaucoup parlé, on nous la fortement conseillé lors de la préparation de notre tour du monde (merci Jean Luc), on nous dit que c’est un peu plus cher que la Thaïlande mais qu’apparemment les gens sont merveilleux et les paysages de toute beauté.
On veut donc vérifier. La Birmanie s’ouvrant doucement au tourisme il y a peu d’alternative pour y entrer. 3 points terrestres existent on choisit celui entre Mae Sot et Myawaddy. Encore il y a peu de temps la frontière n’était ouverte que de manière alternée, aujourd’hui on peut la passer tous les jours. De même le visa peut se faire sur Internet (s’y prendre quelques jours à l’avance) et on décide donc de le faire à pied comme entre l’Equateur et la Colombie.

On rejoint donc Mae Sot en bus de Sukhotai et on loge dans un hotel super sympa à 20€ pour 4 et propre, grande chambre, on a même des vélos à dispo. C’est le Ban Pang Pond !!! le lendemain nous partons donc pour quasiment 1 mois pour la Birmanie.

Pour plus de photos : c’est par ici

A suivre