Après Medellin nous prenons la direction de Salento (à côté de Naples !) qui est en plein dans la zone Cafetera (comme ça qui disent ici). Un petit aparté sur le voyage : on prend un mini bus express pour écourter au maximum ce voyage de 6h. Je crois qu’on est tombé sur Juan Carlos Montoya ou son cousin. Traversé de cols sur des routes défoncées à fond. A croire qu’il a dû faire un pari avec un ami pour mettre le moins de temps possible. Yoan n’apprécie pas du tout le style de conduite. Il est plutôt fan d’Alain Prost lui. Il y a laissé, le pauvre, son estomac, sa vésicule biliaire, son intestin grêle et le repas qu’il y avait dedans. D’ailleurs je lui répète de bien mâcher, non pas parce que c’est mieux pour la santé mais quand on vomit c’est désagréable de voir les gros morceaux. C’était dément.

Nous arrivons tant bien que mal à Salento, pas en Italie évidemment. Bourgade  très touristique, mais mignonne comme tout. Des maisons colorées comme elles se doivent (sinon on ne déplace pas nous-autres) une place pleine d’animation et une rue la Calle Reale pleines elle de magasins d’artisanats qui rempliront de joies les amis que vous n’aimez pas quand vous leur offrirez des portes clefs en forme de tortues.

Ce qui fait le charme de cette petite ville c’est l’ambiance, les gens, le lieu.

On y est bien à flâner dans les rues à la recherche de quelques choses à manger ou à boire. Il y 2 miradors (c’est comme ça qu’ils disent en spanish, rien à voir aves les teutons de la seconde guerre mondiale) qui permettent d’apprécier l’ensemble des vallées autour de ce village perché sur une colline. Vraiment bien. On devait y passer 2 jours nous y sommes restés 4. L’auberge dans laquelle nous sommes est aussi très joli, petite mais bien décorée. C’est l’Hostal Bosque de Niebla. 40€ à 4 la nuit que demander de plus ??

Salento est au centre d’une région productrice de café. Le café pousse entre 900 et 1500m sur des flancs de collines. Nous faisons la visite d’un petit producteur qui ne produit que du café bio. C’est très intéressant : les plantes de cafés côtoient les avocatiers, les bananiers, les plans d’Ananas, qui n’ont d’autres fonctions que de les protéger des insectes, de leur apporter des minéraux ou de l’eau. C’est tout un écosystème qui a pour but d’augmenter la productivité sans utilisation de produits chimiques. Même en Colombie on tient à sa santé !!!

D’après ce petit producteur tous les grandes marques européennes de café se servent de café de qualité très moyenne. Même Nespresso, voire surtout Nespresso. What else ? les meilleures marques selon lui sont les Italiennes…encore une fois je dirais !

Nous en avons acheté sur place, pas donné : 5€ les 250g. J’en ai préparé dans une cafetière Moka (surtout ne pas le faire à l’américaine). Il est très bon pas du tout amer.

Le lendemain nous faisons une belle balade dans la vallée de Corcora. C’est une vallée connue pour avoir les plus hauts palmiers du monde : les palmiers de cire. Hauteur maxi 60 m. On devait aussi après 2h30 de marche arriver dans une réserve de Colibris, sauf qu’on s’est trompé de chemin dès le début et que nous avons marché presque 2h pour se retrouver à 2700 m limite en manque d’oxygène perdus dans les bois !! Il s’en est fallu de peu pour qu’un drame familial se joue à haute altitude…c’est fou ce que le manque d’oxygène et la fatigue peuvent mener à des actes inconsidérés ! Au final on rebrousse chemin on retrouve la bonne piste mais bien trop tard. Les colibris ne nous verront pas, ça se trouve on aurait rien vu de toutes façons. On peut voir quand même tout un bois de ces palmiers, ils sont tellement haut que ça me donne le mal de tête…ou c’est le manque d’oxygène…je sais plus…

Le 3ème jour c’est une balade en cheval qui nous attends. On descend au fond d’une vallée où coule une rivière. On voit des chercheurs d’or le long de notre balade. Nous sommes dans les bois pratiquement tout le long. C’est simplement encore une fois magnifique, nous sommes perdus en pleine nature, sans aucunes contraintes de temps, de trafic pour le retour, on profite juste du moment présent. Ça c’est le tour du monde. No stress y’a point S.

Le 4ème jour nous profitons de Salento, je me fais couper les cheveux pour 2 €, c’est juste 10 fois moins cher que chez nous. On se laisse vivre, la ville s’y prête. Si vous allez un jour en Colombie allez-y, c’est peut-être touristique mais ça vaut le coup.

Nous y avons aussi retrouvé Sabrina et Edouardo qui se trouvaient avec nous à l’auberge de jeunesse à Medellin . Et c’était parti pour une partie de Jeto, jeu colombien ….le but est de lancer un genre de galets sur un tas de glaise sur lequel sont placés des pétards … donc quand vous touchez dans le mille, ça pétarade ! voir ce qu’est le Tejo

Nous descendons ensuite toujours plus au Sud avec comme objectif l’Equateur. Nous faisons une halte à Cali. Autre ville mondialement connu pour son cartel de drogue. Nous restons seulement un jour pour visiter le centre-ville de Cali. Il y a un quartier historique typique colonial San Antonio. Petit mais mignon. Sinon le centre grouille de commerce, de vie, de vendeurs ambulants. Comme de partout en Colombie, l’ambiance est plaisante et on ne se lasse pas de flâner tout en s’arrêtant de temps en temps pour déguster des jus de fruits ou quelques spécialités locales.

Mais Cali c’est surtout pour nous une étape pour se rendre dans une destination très spéciale et tellement atypique : le village de San Cipriano. Il faut 2h30 à 3h pour effectuer les 80 kms en Bus en direction de Buenaventura. Puis le bus vous laisse au milieu de nulle part, un pont suspendu enjambe un fleuve.

Là au bout du pont des baraquements encadre une voie ferrée quasiment abandonné…pas par tout le monde car on vous amènera sur des petites plates formes bricolées avec des motos au bout du monde. Oui au bout du monde car à environ à 7kms sur ce moyen de transport hors du commun le village de San Cipriano nous attends, il est seulement accessible par cette voie.

Le village en lui-même est comme dit Yoan « déglingué », mais il se trouve au milieu d’un parc naturel dans lequel coule une rivière superbe, d’une transparence presque irréelle, l’eau de la « claire fontaine , ma belle » vient forcément d’ici ; on s’y jette sans hésiter tellement cette eau est belle. Pour 1000 pesos on vous loue des chambres à air de pneus de camion pour descendre la rivière. Certains rapides sont mêmes limites à passer mais tout va bien au final, on a passé un super moment.

On ne va pas à San Cipriano pour ses hôtels 5 étoiles (y’en a pas de toutes façons et même si le notre avait une piscine !!!  mais fallait voir quelle piscine) mais pour la nature, le plaisir de la balade et de la baignade au bout du bout du monde.

On revient à Cali dans un mini bus avec l’autre cousin de Juan Montoya, cette fois Yoan est devant et il n’est pas malade il a même adoré que le gars conduise comme un malade !

Nous restons une nuit dans l’auberge de Mariela, une colombienne qui a vécu 35 ans en Italie (ce qui nous permet de se sentir chez nous). Elle tient la casa Mariela, c’est une femme adorable qui prend soin de ses invités. Nous avons passés 2 nuits chez elle qu’on n’oubliera pas.

Nous prenons la direction de notre prochain pays l’Equateur via un stop à la ville frontière Ispiala. Il faut garder en tête que nous ne sommes pas en Europe et donc le passage des frontières n’est pas si aisé : il se fait à pied !!! on choisit donc de passer une nuit à Ispiala après un voyage en bus de nuit de 12h. Rien à faire ou à voir dans ce village. Par contre à 5 kms se trouve le ‘Lourdes’ Colombien : une grotte où est apparue la vierge à une jeune fille. Comme à Lourdes, l’endroit est devenu un lieu de pèlerinage ; une immense imposante cathédrale a été bâtie. Ça vaut le détour, on passera au milieu des marchands, business is business mais la cathédrale est encastrée dans une vallée étroite, c’est à voir ; vous pourrez toujours ramener de l’eau bénite à la différence de Lourdes ici elle ne coûte pas 10€.

Nous quittons la Colombie, pays que nous avons adoré ; nous allons postés une conclusion mais on peut déjà dire que c’est un coup de cœur.

Viva la Colombia e el general Zapate.

pour plus de photos : c’est par ici