L’équateur pays particulier qui porte le nom même de cette ligne qui partage en 2 le monde. Nous sommes à Quito, ville immense de 2 millions d’habitants. Immense alors qu’il n’y a que 2 millions d’habitants. Il faut se référer au cours de Géo de Yoan du CNED pour comprendre : ces villes de pays en développement grandissent sans aucun plan d’urbanisation. Des maisons individuelles se construisent au gré des besoins de la population. Résultat Quito avec 2 M d’habitants fait plus de 50 Kms de long…Lyon Saint Etienne réunis…non ce n’est pas possible ! Quoi qu’il en soit Yoan voit de visu son cours de géographie. Nous visitons la ville qui disons-le de suite n’a rien de bien particulier, un centre historique toujours de type colonial espagnol, mais rien de remarquable, si ce n’est l’intérieur des églises.
On loge dans une auberge où sont présents une vingtaine de Vénézuéliens. C’est la vraie rencontre de notre séjour à Quito. Les Vénézuéliens fuient leur pays. 25000 morts par armes à feu par an me disent-ils. Là-bas on tue pour un portable, au début si vous refusiez de le donner maintenant même si vous le donnez. Le moindre bruit de moto qui pétaradent les fait sursauter. La nourriture commence à manquer et Juan que nous avons rencontré nous raconte qu’il a fait la queue pendant 3 jours à dormir dehors pour 3 kg de farine. Tout juste hallucinant. La corruption et la délinquance sont en train de mettre à genou le pays. Plus de 2 millions de Vénézuéliens sont partis émigrer sur les 35 M que compte le pays. Une bonne partie se retrouve en Equateur qui est un des rares pays à les accepter facilement. Merci l’Equateur dirons-nous.
Juan préparait tous les soirs 2 plaques de gâteaux, style génoise qu’il vendait dans les bus le lendemain (ils étaient excellents, tous les matins on lui en achetait). Il était chef pâtissier dans son pays. Avec Cécilia, sa femme ils essayaient de vendre leur maison là bas, afin d’en acheter une à Quito. Ils avaient trouvé une école pour leur garçon de 10 ans, mais leur fille de 3 ans restait avec eux à l’hôtel car l’école proposé était à 1 h de celle de leur fils !
Yoan et Léa voient en direct pour quelles raisons des personnes peuvent fuir de leur pays et comment se débrouiller dans un pays qui n’est pas le leur.
Mais on va s’arrêter là pour les compliments aux Equatoriens. En effet nous sommes très déçus par eux : peu aimables, très peu accueillants, on nous prévient sans arrêts des nombreux vols. On a d’ailleurs essayé de me faire les poches dans le bus…ils n’ont pas compris que je venais de Givors et ce n’est pas un Equatorien qui va me voler quand même !!
Edouardo et Sabrina, un couple d’Italien que nous avons connu s’est fait voler 2 appareils photos. Bref par rapport à la Colombie il n’y a pas photo : les Equatoriens sont nettement moins avenants que les Colombiens. . Et dire qu’avant d’y arriver je les imaginais les plus pacifiques d’Amérique du Sud, un peu déçu.
Cécile n’est pas aussi catégorique que moi car nous rencontrerons des Equatoriens sympas. Les grandes villes se ressemblent toutes dans le monde entier.
Nous faisons ensuite la visite de la Mitad del Mundo : littéralement la moitié du monde. C’est un village créé de toute pièce pour matérialiser le passage de l’équateur. Il y a une colonne avec une séparation qui indique donc le passage de l’équateur. On passe de l’hémisphère nord au sud avec un petit saut. Un petit musée retrace l’histoire de la détermination de la position de l’équateur : Les français et Louis XVI y ont joué un rôle prépondérant. On peut y faire des photos marrantes qui ont ravis Léa et Yoan. Notre prochain but un jour peut-être sera de visiter les 2 points de longitude et Latitude 0.
Enfin nous quittons Quito (fallait bien que je le fasse le jeu de mot !) direction Latacunga, où nous attend un des exploits de notre tour du monde : monter à 4800 m sur le Cotopaxi. C’est un volcan en activité qui offre une vue splendide sur l’ensemble de la Vallée des volcans. Alors faut bien que l’Equateur ait quelque chose d’intéressant sinon pourquoi y aller hein ? si ce n’est pas les gens c’est le paysage. Oui ce pays est un concentré de ce que la nature peut offrir : l’Amazonie (sujet d’un autre article), les Galapagos (pareil mais attendez soyez patients), la côte et la cordillère Andine avec ses volcans.
Nous montons à 4860m d’altitude !!! plus que le Mont Blanc ! alors comme tout exploit il y a la part de démystification. Premièrement au pied du volcan nous sommes quasiment à 3000m. Deuxio on monte jusqu’à 4300m en 4*4…et faut voir la gueule du 4*4 : un pick up rafistolé qui tousse pas mal et qui doit avoir au moins 300 000 km au compteur (un peu comme Sylvie Vartan). On se demande même comment on va arriver là-haut ! Enfin un chemin mène à un refuge à 4860m. Je dois donc l’avouer j’ai commencé à cheminer mais je manquais carrément d’oxygène j’ai donc fait demi-tour. Honte à moi. Mais à ma décharge publique, l’hiver quand je vais skier je mets déjà un jour à m’acclimater à 2000m, alors à 4000m vous imaginez. Par contre Cécile et les enfants montent eux jusqu’au refuge. Yoan quasiment en courant.
Evidemment je l’ai puni en rentrant pour montrer tant d’arrogance à mon égard. Ha oui j’oubliais, le temps était exécrable, le sommet était complétement dans les nuages, il pleuvait et à la fin il neigeait. C’est dommage monter si haut pour ne rien voir. Mais en vieux briscard de la haute montagne que je suis, j’accepte la décision de Dame Nature enfin à moitié car j’ai bien envie de me faire rembourser une partie par le taxi !
Je suis néanmoins fier de mes enfants qui sont allés plus haut que le Mont-Blanc en 2 coups de cuillère à pot, pour du mont-blanc c’est normal me direz-vous. D’un point de vue pratique inutile de passer par des agences qui vont essayer de vous plumer telle une oie du Périgord, prenez le bus en direction Quito à partir du Terminal de Latacunga, demander au chauffeur de vous arrêter au Cotopaxi, et là vous trouverez des picks up blancs qui n’attendent que les touristes.
La veille nous sommes allés nous acclimater à l’altitude en visitant une magnifique lagune dans un cratère d’un volcan effondré : la Lagune de Quilotoa. Le lac d’un diamètre de 3kms se trouve à 3700 m d’altitude et il offre des couleurs magnifiques. Le calme et la tranquillité du lieu ne font qu’augmenter la beauté du paysage. On peut faire le tour du cratère si on le souhaite, nous nous contentons d’une petite ballade. C’est tout juste superbe.
La route pour y arriver est aussi splendide, il faut 2 heures de route de Latacunga : on grimpe d’abord la montagne puis la route sillonne au travers d’un altiplano parsemé de cultures diverses aux couleurs changeantes, traversant de temps en temps des vallées abruptes.
Un plaisir de voyage dépaysant, on fredonne dans sa tête la musique de flûte de pan. On est assurément en Amérique du Sud. Excursion à faire absolument si un week end vous n’avez rien à faire.
Le matin nous sommes allés au marché de Saquisili. Seulement le jeudi comme le note le routard. Marché typique andin avec tous les locaux qui descendent de leurs montagnes pour vendre leur production de fruits, légumes, d’animaux voire même de casquette Nike. Ils sont comme on les imagine, les traits ridés par l’effort et l’altitude, vêtus de leurs ponchos multicolores, la peau tannée par le soleil qui frappe fort à cette altitude. Ça négocie dur sur le marché des animaux, 120$ le Lama (pas Bernard le gardien du PSG) ou une mule au choix. Moi la mule je l’ai déjà à la maison j’ai donc ramené un Lama. Encombrant mais tellement typique.
Certains d’entre nous n’hésitent pas à goûter la nourriture, nous avons un stock d’Imodium qui aide à tenir le choc. Là encore une vraie tranche de vie sud américaine, du pur authentique, avec les odeurs et les couleurs. Y’a même le gras qui comme dans le jambon de Parme donne cette saveur si particulière.
Bilan : on commence à apprécier l’Equateur. La suite pour nous c’est l’Amazonie.
Pour plus de photos : c’est par ici.
Infos pratiques :
Pour la Mitad del Mundo : bus à partir du terminal nord pas cher mais trajet long du centre (1 h/1h30)
Cotopaxi :
– coût 50 dollars pour une excursion à 4 de 3 heures au lieu des 120 € qu’essayeront de vous soustraire les agences.
– Bus Latacunga – arrêt Cotopaxi : 1 $ mais pour nous ce fut 1,50 $. Même les locaux n’étaient pas d’accord mais le gars n’a pas voulu à 1$
Lagune de Quilotoa :
– 2$50 par personne en bus aller